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Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/25

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La foule voit un homme sur un banc, le voit criminel, l’a en horreur, et cependant un prêtre, en examinant l’âme, y voit souvent naître le repentir. Quel grand sujet de réflexions ! La religion chrétienne est sublime quand, loin de se détourner avec horreur, elle tend son sein et pleure avec le criminel.

Un jour, un bon prêtre fut appelé pour confesser un voleur prêt à marcher au supplice ; c’était en France, au temps où l’on pendait pour un écu volé, et la scène avait lieu dans la prison d’Angers.

Le pauvre prêtre entre, voit un homme résigné, il l’écoute. Il était père de famille, sans profession ; il avait volé pour nourrir ses enfans, pour parer sa femme qu’il aimait ; il regrettait la vie, toute pénible qu’elle fût pour lui. Il supplie le prêtre de le sauver. Les croisées étaient basses, le criminel s’échappe,