Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/28

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cent vole ; un munitionnaire qui nourrit trente mille hommes, à dix centimes par jour, compte les absens, gâte les farines, y mélange du son, donne de mauvaises denrées, il vole ; un autre brûle un testament ; celui-là embrouille les comptes d’une tutelle ; celui-ci invente une tontine : il y a mille moyens que nous dévoilerons. Et le vrai talent est de cacher le vol sous une apparence de légalité : on a horreur de prendre le bien des autres, il faut qu’il vienne de lui-même, voilà la grande finesse.

Mais les voleurs adroits sont reçus dans le monde, passent pour d’aimables gens. Si, par hasard, on trouve un coquin qui ait pris tout bonnement de l’or dans la caisse d’un avoué, on l’envoie aux galères : c’est un scélérat, un brigand. Mais si un procès fameux éclate, l’homme comme il faut qui a dépouillé la veuve