Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et l’orphelin trouvera mille avocats dans le monde.

Que les lois soient sévères, qu’elles soient douces, le nombre des voleurs ne diminue pas ; cette considération est remarquable, et nous conduit à avouer que la plaie est incurable, que le seul remède consiste à dévoiler toutes les ruses, et c’est ce que nous avons essayé de faire.

Les voleurs sont une dangereuse peste des sociétés ; mais l’on ne saurait nier aussi l’utilité dont ils sont dans l’ordre social et dans le gouvernement. Si l’on compare une société à un tableau ne faut-il pas des ombres, des clairs-obscurs ? Que deviendrait-on le jour qu’il n’y aurait plus par le monde que des honnêtes gens, foncés, à sentimens, bêtes, spirituels, politiques, simples, doubles, on s’ennuyerait à la mort ; il n’y aurait plus rien de piquant : on prendrait le