oncle, sans fallot ni lanterne, au retourner d’ung souper chez le pénitencier, l’avojent faict, par inadvertence, trebucher dans ung bon tas de pierres amassées pour élever la statue de sainct Christophe. D’abord le vieillard avoyt faict feu en tombant, puis s’estoyt, aux cris de ses chiers nepveux et aux lueurs des flambeaux qu’ils vindrent quérir chez elle, retreuvé debout, droict comme une quille et guay comme une esmerillon, disant que le bon vin du pénitencier luy avoyt donné le couraige de soustenir ce choc, et que ses os estoyent bien durs et avoyent eu des assaults plus rudes. Les bons nepveux, le cuydant mort, feurent bien estonnez, et veirent que le temps ne viendroyt pas facilement à bout de casser leur oncle, veu qu’à ce mestier les pierres avoyent tort. Aussy ne l’appeloyent ils pas leur bon oncle à faulx, veu qu’il estoyt de bonne qualité. Aulcunes meschantes langues disoyent que le chanoine avoyt trouvé tant de ces pierres sur son passage, qu’il restoit chez luy, pour n’estre point malade de la pierre, et que la crainte du pire estoyt la cause de sa reclusion.
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CONTES DRÔLATIQUES.