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Page:Balzac - Le Comte de Sallenauve, Tome II.djvu/235

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— Il ne fallait pas m’aimer, répondit la cantatrice, quand vous ne me connaissiez pas et quand j’avais à peine essoré ma boue, parce qu’alors votre amour eût été un amour des yeux et de la tête auquel il n’est jamais prudent de se fier. Mais lorsqu’après deux ans passés à vos côtés, vous aviez pu voir à ma conduite si j’étais une femme estimable ; lorsque, sans jamais accepter un plaisir, tout entière aux soins de votre maison, sans autre délassement que celui de l’étude, qui devait m’élever à la condition d’artiste comme vous, rien que pour le bonheur de vous voir faire un chef-d’œuvre, j’avais été jusqu’à vous sacrifier cette pudeur de femme qu’à une autre époque vous m’aviez pourtant vue