Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/65

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Céleste une honnête femme, et non une femme légère, elle la mena donc à la messe et lui fit faire sa première communion sous la direction d’un curé de Paris, devenu depuis évêque. Céleste fut d’autant plus pieuse que madame Thuillier, sa marraine, était une sainte, et l’enfant adorait sa marraine, elle se sentait plus aimée de la pauvre femme délaissée que de sa mère. De 1833 à 1839, elle reçut la plus brillante éducation, dans les idées de la bourgeoisie. Ainsi les meilleurs maîtres de musique firent d’elle une assez bonne musicienne, elle savait faire proprement une aquarelle, elle dansait à merveille, elle avait appris la langue française et l’histoire, la géographie, l’anglais, l’italien, enfin tout ce que comporte l’éducation d’une demoiselle comme il faut. D’une taille moyenne, un peu grasse, affligée de myopie, elle n’était ni laide ni jolie, elle ne manquait ni de blancheur ni d’éclat, mais elle ignorait entièrement la distinction de manières. Elle avait une grande sensibilité contenue, et son parrain et sa marraine, mademoiselle Thuillier, son père, étaient unanimes sur ce point, la grande ressource des mères,