Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/72

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Phellion, Colleville et Thuillier retrouvèrent Minard aux élections, et il s’ensuivit une liaison d’autant plus intime avec les Thuillier et Colleville, que madame Zélie Minard parut enchantée de faire faire à sa demoiselle la connaissance de Céleste Colleville. Ce fut à un grand bal donné par les Minard, que Céleste fit son entrée dans le monde, à l’âge de seize ans et demi, parée comme le voulait son nom [C’est à dire « Modeste » comme le nom originel de ce personnage.], qui semblait être prophétique pour sa vie. Heureuse de se lier avec mademoiselle Minard, son aînée de quatre ans, elle obligea son parrain et son père à cultiver la maison Minard, à salons dorés, à grande opulence, et où se trouvaient quelques célébrités politiques du juste-milieu, monsieur Popinot, qui depuis fut ministre du Commerce, Cochin, devenu le baron

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Cochin, un ancien employé de la division Clergeot au ministère des Finances et qui, fortement intéressé dans une maison de drogueries, était devenu l’oracle du quartier des Lombards et des Bourdonnais, conjointement avec monsieur Anselme Popinot. Le fils aîné de Minard, avocat qui visait à succéder aux avocats qui depuis 1830, désertèrent le palais pour la politique, était