Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 2, 1855.djvu/139

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Le lendemain, madame Cardinal se proposait de le consulter, vu qu’il travaillait à la justice de paix ; mais elle fut foudroyée par le portier de la maison où demeurait le vieux Poupillier, son oncle, lequel, lui dit monsieur Perrache, n’avait pas deux jours à vivre, étant à toute extrémité.

— Eh ! bien, que voulez-vous que je fasse ? dit la veuve Cardinal.

— Nous comptons sur vous, ma chère madame Cardinal ; vous ne nous oublierez pas pour le bon avis que nous vous donnons.

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Voici la chose. Dans les derniers temps, votre pauvre oncle ne pouvant plus se remuer, a eu confiance en moi pour aller toucher les loyers de sa maison, rue Notre-Dame-de-Nazareth, et les arrérages d’une inscription de rente qu’il a sur le Trésor, de dix-huit cents francs…

A cet énoncé, les yeux de la veuve Cardinal devinrent fixes d’errants qu’il étaient.

— Oui, ma petite, reprit le sieur Perrache, petit portier bossu, et vu que vous êtes la seule qui pensiez à lui, qui lui portiez de temps en temps du poisson et qui l’alliez voir, peut-être qu’il ferait des dépositions an votre