guère. Popinot prêtait sans intérêt et savait perdre ; Cérizet ne perdait rien, et forçait les malheureux à bien travailler, à devenir sages. Les pauvres adoraient Popinot, mais ils ne haïssaient pas Cérizet. Ici fonctionne le dernier rouage de la finance parisienne. En haut, la maison Nucingen, les Keller, les du Tillet, les Mongenod ; un
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peu plus bas les Palma, les Gigonnet, les Gobseck ; encore plus bas les Samanon, les Chaboisseau, les Barbet ; puis enfin, après le Mont-de-Piété, cette reine de l’usure, qui tend ses lacets au coin des rues, pour étrangler toutes les misères et n’en pas manquer une, un Cérizet ! La redingotte à brandebourgs doit vous annoncer le taudis de cet échappé de la commandite et de la sixième chambre.
C’était une maison dévorée par le salpêtre, et dont les murs portaient des taches vertes, ressuaient, puaient comme le visage de ces hommes, sise d’ailleurs au coin de la rue des Poules, et garnie d’un marchand de vin de la dernière espèce, à boutique peinte en gros rouge vif, décorée de rideaux en calicot rouge, garnie d’un comptoir