Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 2, 1855.djvu/31

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femme, et m’a dit de vous donner quarante sous. Vous savez ce que vous aurez à faire…

Et, chose incroyable, il était béni ! béni comme on bénissait jadis Popinot.

On maudissait Cérizet le dimanche matin, en réglant les comptes, on le maudissait dans tout Paris le samedi, quand on travaillait afin de lui rendre la somme prêtée et l’intérêt ! Mais il était la providence, il était Dieu, du mardi au vendredi de chaque semaine. La pièce où il se tenait, jadis la cuisine du premier étage, était nue, les solives du plancher, blanchies à la chaux portaient les traces de la fumée. Les murailles, le long desquelles il avait mis des bancs, les pavés de grés qui formaient le parquet, gardaient et rendaient tour à tour l’humidité. La cheminée, dont la hotte était restée, avait été remplacée par un poêle en fer où Cérizet brûlait de la houille quand il faisait froid. Sous cette hotte s’étendait un plancher exhaussé d’un demi-pied, d’une toise carrée, où se trouvaient une table valant vingt sous, et un fauteuil en bois sur lequel il y avait un rond en cuir vert. Derrière lui, Cérizet avait fait garnir la muraille en planches de