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pensées, sujets, fragmens

Il y a des esprits nobles et des esprits roturiers.

S’il y a cent manières d être pour une république, il n’y a qu’une manière d’être pour la monarchie.

En cinquante ans, nous avons eu dix constitutions différentes sans pouvoir obtenir de constitutions parce qu’on voulait toujours concilier le peuple et la souveraineté, ce qui est impossible.

La majorité est envieuse, les hommes supérieurs en petit nombre. Concluez.

Le peuple est un enfant. Il veut tout et quand il a tout, il ne sait qu’en faire.

Plus vous abaisserez le cens électoral, plus inintelligente sera la Chambre. Tout ce que le peuple choisit est mauvais. Comparez la Chambre de Napoléon, celle de la Restauration et celle d’aujourd’hui, vous verrez que plus on a donné de latitude à l’élection, moins il y a eu d’hommes remarquables. Toutes les têtes fortes de la France étaient dans la Chambre de 1812. Il n’y en a pas trente aujourd’hui.