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pensées, sujets, fragmens

plus de droit, c’est ce qui rend toute république impossible.

Des libertés, soit, mais la liberté, non[1].

En France on prend le public pour le peuple.

On ne fonde pas des empires par des délibérations, mais par de lentes agrégations que l’esprit de discussion empêche. La France ne fera pas une seule conquête avec le régime d’une anarchie, elle emploie toutes ses forces à ne pas se dissoudre.

Un roi légitime croit bien plus qu’un sénat de républicains à la souveraineté du peuple, et les gouvernements dits absolus sont bien plus pour lui que les gouvernements à assemblée. Un roi craint les représentations de son peuple et se trouve forcé de le bien gouverner. L’assemblée fait le mal sans responsabilité.

  1. Monographie de la presse parisienne (1842), XXI, 391 : « En examinant l’état actuel de la France, un penseur pourrait tout résumer par cette phrase : « Des libertés, oui, la liberté, non. » — Sur Catherine de Médicis, XVI, 3, 72 : « La liberté non ; mais des libertés, oui. »