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pensées, sujets, fragmens

Ces mois qui disent toute une vie, révèlent une âme ou contiennent un avenir. — Ces délires qui commencent par des larmes et finissent par l’ivresse et vice-versa. — Ces douces paroles qui n’effacent pas la douleur, mais qui l’apaisent, la bercent et l’endorment dans le cœur. — Ma vie est un long silence[1].

Un fat sans bonnes fortunes. — Le jour où nous romperons une lance ensemble, il m’en restera de la sienne plus long qu’à lui dans la main.

Une lettre, n’est-ce pas une amie ?

Mordre la mort.

Occupé à son or.

Comment, elle sera là ce soir ?

Expliquer comment une femme si légère me pèse tant sur la conscience[2].

Vous, frêle et jeune créature, avez été jetée dans la vie comme une fleur qui tombe d’une fenêtre dans la rue.

  1. La peau de chagrin, XV, 150 : « Ma vie a été un trop long silence. »
  2. La belle Imperia (1832), XIX, 9 : « Je m’esbahis comment une femme si légiére et si doulce pèse tant sur le cueur ! »