Page:Balzac Histoire des oeuvres 1879.djvu/141

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— Appelez-vous cela de l’avancement ? répondit-elle (madame de Rastignac) en souriant au milieu d’une tristesse profonde.

La jolie baronne avait les yeux humides et y passait les dentelles de son mouchoir.

— Qu’avez-vous ?

— Mon cher Nathan, dit-elle en me lançant un amer sourire, je sais un autre ménage où c’est le mari qui est aimé, et où c’est la femme qui est du Bruel.

J’avais oublié, comme cela nous arrive souvent à nous autres gens d’imagination, qu’après quinze ans d’une liaison continue, et après avoir, selon le mot de la Bourgoin, essayé son gendre, la baronne Delphine de Nucingen avait marié sa fille à Rastignac, que la vieille financière gouvernait entièrement cet homme d’État sans qu’il s’en aperçût, et que la jeune baronne de Rastignac avait fini par apprendre la dernière ce que tout Paris savait.


— Vous allez publier cela, me dit Nathan.

— Certes.

— Et le dénoûment.

— Je ne crois pas aux dénoûment ; il faut en faire quelques-uns de beaux pour montrer que l’art est aussi fort que le hasard ; mais, mon cher, on ne relit une œuvre que pour ses détails.

— Mais il y a un dénoûment, me dit Nathan.

— Eh !

— La jeune baronne de Rastignac est folle de Charles-Édouard. Mon récit avait piqué sa curiosité.

— Oui, mais la Palférine ?

— Il l’adore !

— La malheureuse !

Dans la version qui suit Honorine, un Prince de la bohème est divisé ainsi :

Première partie : un Ménage vu de loin.
1. Ce que c’est que la bohème à Paris.
2. Comme quoi le prince est presque prince.
3. Où l’on essaye d’expliquer l’esprit du prince.
III. Élévation du prince.
III. Facéties du prince.
III. Dignité du prince.
IV. Politique du prince.
IV. Mœurs du prince.
4. Moralités familières à un académicien.
5. Madame s’impatiente.
6. Autre trait de caractère.
III. Comme il traite le créancier.
III. Générosité du prince.
III. Courage du prince.
7. Madame se refuse, non pas à lire, mais à écouter le Sainte-Beuve.
8. Où l’on achève de peindre le prince.
II. Il traite de puissance à puissance
avec la cour.
II. Fines railleries d’un prince avec
une femme d’esprit.