de ménage en vermeil, assez joliment tortillé pour un homme qui n’est pas de la manique.
— Bah ! Vraiment ?
— Oui. Je revenais ici après avoir conduit un de mes amis qui s’expatrie par les messageries royales ; j’ai attendu le père Goriot pour voir : histoire de rire. Il a remonté dans ce quartier-ci, rue des Grès, où il est entré dans la maison d’un usurier connu, nommé Gobseck, un fier drôle, capable de faire des dominos avec les os de son père ; un juif, un arabe, un grec, un bohémien, un homme qu’on serait bien embarrassé de dévaliser, il met ses écus à la Banque.
— Qu’est ce que fait donc ce père Goriot ?
— Il ne fait rien, dit Vautrin, il défait. C’est un imbécile assez bête pour se ruiner à aimer les filles qui…
— Le voilà ! dit Sylvie.
— Christophe, cria le père Goriot, monte avec moi.
Christophe suivit le père Goriot, et redescendit bientôt.
— Où vas-tu ? dit madame Vauquer à son domestique.
— Faire une commission pour M. Goriot.
— Qu’est-ce que c’est que ça ? dit Vautrin en arrachant des mains de Christophe une lettre sur laquelle il lut : À madame la comtesse Anastasie de Restaud. Et tu vas… ? reprit-il en rendant la lettre à Christophe.
— Rue du Helder. J’ai ordre de ne remettre ceci qu’à madame la comtesse.
— Qu’est ce qu’il y a dedans ? dit Vautrin en mettant la lettre au jour ; un billet de banque ? Non. – Il entr’ouvrit l’enveloppe. – Un billet acquitté, s’écria-t-il. Fourche ! Il est galant, le roquentin. Va, vieux lascar, dit-il en