Caché dans les bois, près de sa divine amante.
Et ma barbe n’est pas affreuse ?
Elle est charmante.
Et ce regard qui brille est comme un clair flambeau.
Donc, je ne suis pas laid ?
Pas du tout.
Je suis beau ?
Comme Apollon venant éclairer nos misères.
Oui, comme lui.
Je vois que vous êtes sincères.
Vrais.
En hiver, tenait un fromage dans son bec.
Ce régal, un renard doucereux, mais avide,
En bas, le dévorait des yeux, mâchant à vide.
Il dit : Je le salue et je t’aime, corbeau !
Dieux ! que ton noir plumage est lisse et ton corps beau !
Ami, ta seule vue est une enchanteresse,
Un délice ; mais si tu chantais, que serait-ce ?
Les tigres, les lions adoucis, les rochers
T’écouteraient, auprès de ton arbre penchés.
Tous diraient : L’oiseau chante, il faut qu’on applaudisse.
C’est quelque Orphée ayant perdu son Eurydice
Et qui, pour la reprendre, après les maux soufferts,
Ira charmer les Dieux effrayants des enfers.