Notre Lydie, ainsi qu’à son riche matin,
Excelle à marier les ors avec l’étain,
Elle tisse, pour ses amoureuses paresses
Des étoffes ayant la douceur des caresses.
Voilà tout.
Viendront avec leurs cris dont s’étonne l’enfer.
Eh bien ! nous subirons des fortunes diverses
Et tôt ou tard, s’il faut que nous devenions Perses.
Nous le deviendrons.
Moi, je n’y vois aucun mal.
Rien ne sera changé sous le ciel aromal
Et nous vivrons très bien notre vie ordinaire.
Très bien.
Puisque tu ne dis rien dans les cieux interdits,
Et puisque tu n’as pas foudroyé ces bandits ?
Certes, ô lâches cœurs, votre impudence est forte,
Ô Dieux ! une figure échevelée et morte
Est là, gisante, et c’est la Lydie au beau front,
Qui, jadis, rayonnait, vierge de tout affront,
Et qui régnait, de fleurs et de joyaux chargée.
Ô parricides ! c’est votre mère égorgée,
Ayant ses bras charmants blessés par des liens,
Et vous vous disputez sa chair, comme des chiens !
On voit traîner, sur vos mâchoires pantelantes
Quelque lambeau hideux entre vos dents sanglantes,
Et, monstres cruels, par le meurtre extasiés,
Vous paradez, repus, souillés, rassasiés,
Contents de vous, traînant vos barbes dans la fange,
Et vous me dites : Viens t’asseoir avec nous. Mange.