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le sang de la coupe

Soyez comme les loups qui dévorent leur proie !
Déchirez en hurlant ce peuple châtié !
Chargez de durs liens les princesses de Troie,
Et faites des rois même un objet de pitié !

Que rien d’humain ne reste au fond de vos entrailles,
Pas même le respect des morts et des tombeaux !
Que vos seins, réjouis par mille funérailles,
Soient comme un champ de mort où volent des corbeaux !

Que les aigles, quittant leurs rochers et leurs aires,
Volent sinistrement sur tous les alentours !
Déchirez les enfants dans le ventre des mères,
Et préparez leur chair aux petits des vautours !

Guerriers, faites mourir des héros sous les verges,
En les injuriant par des noms abhorrés,
Massacrez les vieillards et meurtrissez les vierges
Sur les corps palpitants des pères massacrés !

Pâles de leur dégoût, rouges de vos morsures
Qu’elles cherchent partout, sous l’éclair de vos yeux,
Des lambeaux de haillons dévorés de souillures
Pour cacher leurs corps, faits à l’image des Dieux !

Et qu’enfin dans leurs flancs sentant l’horreur vivante,
Des aïeules aussi pressent leurs pas tremblants,
Et de leur nudité promenant l’épouvante,
Pour en voiler leurs seins prennent leurs cheveux blancs !