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LES EXILÉS


Jacques

Tu seras la faux qui moissonne,
Tu courberas le seigle mûr,
Cette mer vivante où frissonne
L’écarlate et la fleur d’azur.

Jean

Lumière, d’ombre enveloppée,
Tu renaîtras au grand soleil ;
Tu seras le fer de l’épée
Qui se rougit de sang vermeil.

Jacques

Ton destin vil enfin s’élève !
Tu vas surgir dans la clarté,
Pour te mêler, charrue ou glaive,
À la mouvante humanité !

Jean

Tu frémiras pour la justice !

Jacques

Tu serviras à déchirer
Le sein de la terre nourrice.

Jean

Tu vas combattre

Jacques

Et labourer !


Octobre 1859.