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LES EXILÉS


Qui toujours, aimante et ravie,
Me guériras,
Et qui traverseras la vie
Entre mes bras.

Plus d’exil ! Vois le jour paraître
À l’orient :
Nous ne sommes plus qu’un seul être
Fort et riant,

Dont le chant ailé se déploie
Vers le ciel bleu,
Gardant, comme une sainte joie,
L’espoir en Dieu,

Poursuivant, sans qu’on l’avertisse,
L’humble lueur
Qu’on nomme ici-bas la justice
Et le bonheur,

N’ayant plus ni regrets ni haine
Dans ce désert,
Et se ressouvenant à peine
Qu’il a souffert.

Oui, je t’ai retrouvée, et telle
Que je t’aimais,
Toi qui, comme un miroir fidèle,
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