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Page:Banville - Œuvres, Les Exilés, 1890.djvu/212

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LES EXILÉS


De l’ange qui dans la souffrance
A combattu,
Et qui me rendait l’espérance
Et la vertu !

Ô toi dont sans cesse mes lèvres
Disent le nom,
Pardonne-moi tes longues fièvres,
Tes pleurs ! mais non,

J’en cacherai la cicatrice
Sous un baiser
Si long et si profond qu’il puisse
Te l’effacer.

Je veux que l’avenir te voie,
Le front vainqueur,
Serrée et tremblante de joie
Près de mon cœur ;

Écoutant mon ode pensive
Qui te sourit,
Et me donnant la flamme vive
De ton esprit !

Car à la fin je t’ai trouvée,
Force et douceur,
Telle que je t’avais rêvée,
Épouse et sœur