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LES EXILÉS

Kronos ! embrassant tout dans ton vol circulaire !
Et toi, Bienheureux ! Zeus brûlant ! Roi tutélaire,
Indomptable, sacré, terrible, flamboyant !
Ô Zeus, étincelant, tonnant et foudroyant !
Épouse du roi Zeus, Héra ! qui seule animes
Tout, sur les pics de neige et sur les vertes cimes,
Quand se glissent au sein de l’éther nébuleux
Ta forme aérienne et tes vêtements bleus !
Rhéa ! qui sur ton char vénérable es traînée
Par des taureaux, Déesse, ô vierge forcenée
Qui t’enivres du bruit des cymbales d’airain !
Hypérion ! strident, tourbillonnant, serein,
Titan resplendissant d’or, qui, dans ta colère,
Parais, Œil de justice, avec ta face claire !
Ô Sélèné fleurie aux cornes de taureau !
Ô toi, robuste Pan, qui sous le vert sureau
Passes, chasseur subtil, avec tes pieds de chèvre !
Cypris nocturne, ayant des roses sur ta lèvre !
Écoutez-moi, vous tous, Dieux de gloire éblouis,
Roi Ploutôn ! Poseidôn roi ! qui te réjouis
Des flots ! puissant Éros ! Et toi, Titanienne,
Vierge, archer au grand cœur, reine Dictynienne,
Qui bondis et te plais, dénouant tes liens
Sur la montagne verte, aux aboiements des chiens !
Héphaistos, ouvrier industrieux, qui hantes
Les villes ! Bel Hermès ! Arès aux mains sanglantes !
Perséphonè ! Lètô ! reines aux bras charmants !
Toi qui reçus la foudre en tes embrassements,