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Page:Banville - Œuvres, Les Exilés, 1890.djvu/89

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LES EXILÉS


Oh ! laisse que j’admire
Ces haleines de myrrhe,
Ces ivoires, ces ors,
Tous ces trésors !

J’aime tes jambes fières,
Ton dos où des lumières
Baignent les arcs sereins
De tes beaux reins ;

Et ce pied de Diane
Agile et diaphane
Dont les doigts écartés
Ont des clartés ;

Et ces ongles solides,
Polis et translucides,
Brillants sur les orteils
De tons vermeils !

Ô Néréide ! Ô muse
Digne de Syracuse !
Quand j’écoute ta voix,
Quand je te vois

Courir, lascive et rose,
Dans le bois grandiose
Où si vite a bondi
Ton pied hardi ;