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LES EXILÉS


C’est Hélène, embrasée
De désirs, que Thésée
Emporte dans ses mains
Par les chemins ;

C’est la jeune Amphitrite
Et sa cour favorite
Guidant aux flots ouverts
Les coursiers verts ;

C’est la brune Antiope
Dont le cheval galope
Au bruit des javelots
Et des sanglots.

Les voilà, ce sont elles !
Ce sont les immortelles
Qui vivront à jamais
Sur les sommets !

Non, ces grandes guerrières
Qui vont dans les clairières
En me glaçant d’effroi,
C’est toujours toi.

C’est en toi que je trouve
Leurs blanches dents de louve,
Leurs crinières que fuit
La sombre nuit,