Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/276

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On va sans espoir et sans but
Dans cette ombre mal habitée.
Il est temps qu’on mette au rebut
La planète désorbitée.

Tel Guy, sans pitié, ni merci,
Injuriait l’astre morose.
Mais comme il s’écriait ainsi,
Vint à passer la jeune Rose.

Douce, autour d’elle ruisselait
Comme une lumière inconnue.
Elle a seize ans tout juste, elle est
Folâtre, naïve, ingénue.

Pétrie avec un peu d’azur
Ainsi qu’un Ange, elle est de celles
Dont on admire le front pur.
Ses yeux d’or sont pleins d’étincelles.