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Page:Banville - Hymnis, 1880.djvu/61

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Hymnis ! Quand l’aile du printemps
Ouvre le cœur de l’églantine,
C’est toi, vierge pâle et divine,
Front d’innocence couronne,
Qui chantes cet hymne effréné !

HYMNIS, avec une amertume farouche.

J’ai fait ce que tu me conseilles !
J’égrène les grappes vermeilles
Dans la coupe au robuste flanc,
Pour goûter leur précieux sang.
Je me voue au plaisir frivole,
Et ma chevelure s’envole,
Ivre et flottante, sur mon cou !

ANACRÉON, tombant aux pieds d’Hymnis.

J’étais insensé. J’étais fou.
Mais ce passé, je le renie,
Et je vois ton âme infinie
Profonde comme le ciel bleu !
Pardonne-moi.

HYMNIS.

Pardonne-moi.Jamais. Adieu.
Je te quitte.

ANACRÉON.

Je te quitte.Non. Que ta bouche