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Page:Banville - Hymnis, 1880.djvu/62

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Ne dise plus ce mot farouche.
Oh ! reste encor pour m’enchanter !
Mais quoi ! tu ne peux me quitter ;
Comme Zeus la tremblante Europe,
Mon regard brûlant t’enveloppe.
Ô toi, seul trésor qui m’est cher !
Comme un trait fixé dans ta chair,
Partout, sur l’or du frais rivage,
Dans les bois, dans l’antre sauvage
Avec toi tu l’emporteras.
Où le fuiras-tu ?

HYMNIS, d’abord hésitante, puis redevenant elle-même et tombant sur le sein d’Anacréon.

Où le fuiras-tu ?Dans tes bras !

ANACRÉON.

Hymnis ! ô moitié de moi-même,
Chère Hymnis ! je t’aime.

HYMNIS.

Chère Hymnis ! je t’aime.Je t’aime !