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lai.


Sur l’appui du Monde
Que faut-il qu’on fonde
D’espoir ?
Cette mer profonde,
En débris féconde,
Fait voir
Calme au matin l’onde ;
Et l’orage y gronde
Le Soir.


C’est une suite de vers féminins de cinq syllabes écrits sur une même rime et séparés de deux en deux par des vers masculins de deux syllabes écrits sur une rime également invariable.


Le Virelai. — On imagina plus tard, nous apprend le Père Mourgues, de faire tourner ou virer la Rime, c’est-à-dire qu’après avoir procédé comme je viens de l’indiquer, on continuait ensuite le Lai, qui alors devenait Virelai, en prenant la rime qui avait servi au petit vers pour en faire dans la seconde partie du Lai la rime du grand vers (virement, d’où est venu le nom de Virelay) ; et le nombre des vers qu’on ajoutait à partir de ce virement de rime devait être égal au nombre de vers qui l’avait précédé.

Ainsi, pour faire du Lai précédemment cité un Virelai, il faudrait prendre la rime du petit