Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/44

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et comme bien d’autres le prouveraient aussi, il y aurait trop d’exceptions à cette règle pour qu’elle puisse être une règle.

Excepté dans le mot viande, lANT forme deux syllabes, comme dans cri-ant, con-tra-ri-ant, con-ci-li-ant ; lENT est également dissyllabe, comme dans O-ri-ent, pa-ti-ent, in-con-vé-ni-ent ; mais YANT par un Y est monosyllabe, comme dans cro-yant, ef-fra-yant, flam-bo-yant.


Et je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe.
De génuflexions, de vian-des et de vins.
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m’admire
Usurper en riant les hommages divins !

Charles Baudelaire. Bénédiction. Spleen et Idéal.


Mais voyez. — Du ponent jusques à l’o-ri-ent,
L’Europe, qui vous hait, vous regarde en ri-ant.

Victor Hugo. Ruy-Blas, Acte III, Scène ii.


Celui qu’en bé-ga-yant nous appelons Esprit,

Victor Hugo. Sultan Mourad. La Légende des Siècles.


IEN est de deux syllabes, dans sci-en-ce, o-bé-di-en-ce, au-di-en-ce ; est d’une seule syllabe dans fa-ïen-ce, Ma-yen-ce.


Mais où dormirez-vous, mon père ? À l’au-di-ence.

Racine. Les Plaideurs, Acte I, Scène v.


lEN dans bien, mien, rien, sien, com-bien, chien, ne forme qu’une seule syllabe. Il en forme deux