Page:Banville - Socrate et sa Femme, 1886.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Socrate, bouleversé.

Et j’étouffe… Je meurs… De l’air !… De l’air !… Myrrhine,
Elle pâme ! De l’eau !

Il s’agenouille aux pieds de Xantippe et tâche de la ranimer.
Myrrhine, apportant un vase d’eau.

Elle pâme ! De l’eau ! Quand ses yeux s’ouvriront,
Je lui dirai…

Socrate.

Je lui dirai… Mouillons ses tempes et son front.
Vois, la neige envahit son visage immobile.
Ô Myrrhine, elle meurt.

Myrrhine.

Ô Myrrhine, elle meurt. Pas du tout. Sois tranquille,
Socrate. Je suis femme. Elle vit. Je connais
Cela.

Socrate, penché sur Xantippe.

Cela. Xantippe, viens. Ouvre tes yeux. Renais !
Vois dans quelle douleur ton silence me jette.
Entends-moi ! Parle-moi ! Non, sa bouche est muette.
Dieux ! Je succombe. Ayez pitié de mes tourments !
Au secours ! Dieux !

Pendant que Socrate a prononcé ces derniers vers, sont entrés Antisthènes, Praxias, Eupolis, Dracès, Mélitta, Bacchis et tous les personnages qu’on a vus à la scène quatrième.