Page:Banville - Théophile Gautier, ode, 1872.djvu/20

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Et dans ta main mystérieuse
Apportant, vainqueur du tombeau,
Toute une œuvre victorieuse
Ou resplendit l’éclat du Beau !

Au festin de la poésie,
Où chacun, levant son bras nu,
Boit le nectar et l’ambroisie,
O chanteur, sois le bienvenu !

Toi qui, pareil à Véronèse,
Parmi les satins et les fleurs,
Fais resplendir en ta fournaise
Les femmes aux belles couleurs !

Toi qui, dans un temps qui végète,
Nous fais songer aux chœurs dansants
Qui bondissaient sur le Taygète,
Avec tes vers éblouissants !

Toi qui, savant aux hardiesses,
Peux, comme Myron et Scyllis,
Tailler l’image des Déesses
Dans le marbre pareil au lys !