toujours impunément, il accordait du travail à qui en voulait, distribuait les aumônes à pleines mains, fondait des écoles, contribuait pour une somme considérable à l’édification d’un hôpital. On l’avait vu sacrifier des intérêts immenses plutôt que d’avoir un procès.
Ce n’était rien encore. A toute heure du jour et de nuit, on trouvait Clément prêt à rendre service, à se dévouer, voire à sacrifier sa vie. On eût dit même qu’il ne fût nulle part plus à l’aise qu’au centre des plus grands dangers. Il n’était pas un désastre, dans la ville, auquel ne se rattachât le souvenir de son courage. On citait de lui plus volontiers divers traits qui approchaient réellement de l’héroïsme. Un sinistre, allumé par la foudre, menaçait de dévorer la ville ; le vent propageait l’incendie de quartier en quartier avec une rapidité extraordinaire ; les habitants, comprenant leur impuissance, restaient plongés dans la terreur et le désespoir. Tout à coup, sur le faîte d’une charpente menaçant ruine, dans un tourbillon de fumée rougeâtre, était apparu Clément la hache à la main. Au risque d’être vingt fois englouti sous les décombres, frappant à droite et à gauche avec une vigueur surhumaine, il était parvenu à faire ce qu’on appelle la part du feu et à préserver ainsi de la ruine une foule d’artisans et d’industriels.
Quelque six mois auparavant, par un temps effroyable,