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Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 1.djvu/95

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convaincue du danger et du ridicule qu’une femme de ce genre jetterait sur Hermangarde, si elle épousait Marigny ?… Dans tous les cas, c’était une déception complète. Elle n’avait pas même bougé ; elle n’avait pas crié ; elle n’avait rien cassé ; elle n’avait pas enfin eu l’ombre d’une seule de ces belles colères à la Charles le Téméraire, après Granson, qu’il lui avait vues autrefois, — car la Vellini était effroyablement violente, — pour des sujets, selon lui, de bien moindre importance. Les résultats de sa première visite n’étaient pas brillants ; il le sentait bien. Aussi eût-il été d’une humeur massacrante, s’il n’avait pas admirablement digéré.

En s’en allant, il rencontra M. de Marigny sur l’escalier. Ils se voyaient souvent dans le monde. Ils se saluèrent en s’abordant.

« Eh ! eh ! — dit M. de Prosny en ricanant de sa bouche vide, — vous êtes donc un infidèle ce soir à votre belle fiancée, monsieur de Marigny ? Vous n’êtes donc pas chez madame de Flers ?

— Ni vous, monsieur, — répondit Marigny d’un ton froid et caustique, — chez madame d’Artelles ?

— J’y ai dîné, — reprit le vicomte, — mais après le café et pour prendre un peu l’air que j’aime à prendre quand j’ai dîné, je suis venu faire une petite visite à la señora. Il y