Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 2.djvu/380

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envers une femme qui est vraiment une perfection ?…

— Ce n’est donc plus qu’une simple question de forme, — fit le Prosny, qui se retrouvait parfois avocat de sept heures, et qui avait des lucidités de logique ; — mais que savez-vous si la Vellini n’a pas, sous sa basquine d’Espagnole, des justifications à l’usage de M. de Marigny ?… Madame de Staël, qui avait la peau de nos bottes à revers, quand nous en portions, disait que ce n’était pas sur sa figure que Dieu avait mis son vrai visage. Et ne vous rappelez-vous pas la fameuse chute de cheval de la maîtresse du duc d’York, dans les mémoires de Grammont, laquelle retourna, bout pour bout, l’opinion d’une cour anglaise, délibérée et discutée comme un acte du parlement ? La Vellini, qu’on prendrait pour la femelle d’un Centaure, et qui monte à cheval comme la plus habile écuyère du Cirque, ne nous édifiera pas sur ce point de la question autant que l’est M. de Marigny. Mais, comtesse, quand je vous accorderais qu’elle est laide comme… tout ce qu’il y a de plus laid, n’êtes-vous pas des spiritualistes, dans votre faubourg Saint-Germain ? Et la constance de Marigny n’est-elle donc pas plus méritoire que si on l’expliquait avec des idées… avec des idées…

— Allons donc, vicomte ! — fit madame