Page:Barbey d'Aurevilly - Une vieille maitresse, tome 2.djvu/80

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de l’enfer. Je saurai quel lien il peut y avoir entre ces deux femmes, placées si loin l’une de l’autre dans la vie et dans la société. » Et du même pas, en disant cela, je me dirigeai vers l’hôtel de Mendoze. Mon mauvais génie m’y fit arriver trop tard. La comtesse n’y était plus ; elle avait quitté Paris depuis plusieurs jours pour une de ses terres. Ce fut même longtemps après être allé à l’hôtel de Mendoze, que j’appris — je crois chez madame d’Outremont — que la malheureuse comtesse (c’est son titre officiel) s’était retirée à son château de la Haie d’Hectot, en Normandie, c’est-à-dire qu’elle habitait à une lieue et demie de madame de Flers. Saviez-vous cela, ma chère amie ? La société de Paris, qui sait tout, elle, même la topographie du Cotentin, quand il s’agit de faire du scandale, a fort bien remarqué que de toutes ses terres madame de Mendoze avait justement choisi celle dont la situation la rapprochait le plus de M. de Marigny.

« Telle a été, en toute exactitude, ma chère comtesse, la visite qui a suivi votre départ à la señora Vellini. Comme vous voyez, je ne suis pas heureux avec cette femme-là ; car voilà bien la seconde fois que j’échoue, quand il s’agit de connaître ses impressions ou ses desseins. Elle renverse tous les préjugés sur les femmes. Ajoutez que je ne sais pas un mot de la vérité