Page:Barbey d’Aurevilly – Du dandysme et de Georges Brummell.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Granby. Ce fut Brummell aussi jusqu’à un certain point, puisqu’on y dogmatisait sur le Dandysme ; mais l’intention avait-elle été de le peindre, sinon dans les faits de sa vie, au moins dans les réalités de son être et les possibilités du roman ? Pour Pelham, ce n’est pas bien sûr. Pour Granby, on le croirait davantage : le portrait de Trebeck semble avoir été fait sur le vif ; on n’invente pas ces nuances étranges, mi-nature et mi-société, et l’on sent que la présence réelle a dû vivifier le coup de pinceau qui les retrace.

Mais, à cela près du roman de Lister, où Brummell, s’il fallait l’y chercher, se retrouverait bien mieux que dans le Pelham de M. Bulwer, il n’y a point de livre, en Angleterre, qui montre Brummell comme il fut, et qui explique un peu nettement la puissance de son personnage. Récemment, il est vrai, un homme distingué[1] a publié deux volumes dans lesquels il a réuni avec une patience d’ange curieux tous les faits connus de la vie de Brummell. Pourquoi faut-il que tant d’efforts

  1. Le capitaine Jesse. Il a publié deux forts volumes in-8o sur Brummell ; et, avant de les avoir publiés, il avait mis à notre disposition, avec une courtoisie parfaite, les renseignements qu’il possédait sur le fameux Dandy.