Page:Barbey d’Aurevilly – Le Chevalier Des Touches, 1879.djvu/35

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heure, sa famille, dont il était le dernier rejeton, n’était éteinte, du moins en France[1], portait le nom de ces Percy normands, dont la branche cadette a donné à l’Angleterre ses Northumberland et cet Hostpur (auquel il venait de faire allusion), l’Ajax des chroniques de Shakespeare. Quoiqu’il n’eût rien dans sa personne qui rappelât son héroïque et romanesque parentage, quoiqu’on sentît surtout en lui les amollissantes influences et les égoïstes raffinements de la société du dix-huitième siècle, dans laquelle, jeune, il avait vécu, cependant l’empreinte ineffaçable d’un commandement, exercé par tant de générations, se reconnaissait par la manière dont l’abbé de Percy portait sa tête, plus irrégulière que celle de M. de Fierdrap, mais d’une toute autre physionomie. L’abbé, moins laid que sa sœur, laide comme le péché, quand il est scandaleux, était laid, lui, comme le péché quand il est plaisant. Le croira-t-on ? cet abbé recouvrait le plus drôle d’esprit de manières presque majestueuses. C’était là le signe par lequel il étonnait et charmait toujours. La gaieté qui a de la grâce a rarement de la dignité et elle semble l’exclure. Mais, chez l’abbé de Percy,


  1. L’auteur s’était trompé. Le dernier descendant mâle de ces nobles Percy vit encore dans le département du Nord.

    (Note de l’Auteur.)