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II

Hélène et Pâris.


L e chevalier Des Touches ! s’écrièrent les deux demoiselles de Touffedelys avec un accord si parfait d’intonation qu’on aurait dit qu’elles n’avaient qu’une voix à elles deux.

Le chevalier Des Touches ! fit M. de Fierdrap à son tour, en décroisant ses jambes, comme un homme surpris. Ma foi ! si tu l’as vu, l’abbé, c’est un revenant vrai, celui-là ! et qui n’a rien de commun avec nous, qui ne sommes que des émigrés revenus…

— Sans revenus ! interrompit gaiement l’abbé, jouant sur le mot.

— Seulement, tu vas me forcer, continua le baron, à partager les idées de mademoiselle Sainte sur les fantômes, car ce Des Touches, le chevalier Des Touches de Langotière, qu’à Londres, après son enlèvement par les Douze, nous appelions en plaisantant la Belle Hélène,