Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/114

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plaudissement, d’encouragement, de popularité. Voilà pourquoi nous épaulons ardemment ce projet d’œuvres complètes de l’auteur du Grand désert[1]. C’est un hommage à l’Armée, puisque c’est son histoire. À nos yeux, l’Armée n’est pas seulement le fourreau d’où sortent les empires : Saliens in æternum ! mais elle est encore le ciment qui les conserve et qui les fait durer. Nous ne mettons rien au-dessus de cette force sociale qui recommencerait les sociétés, si les sociétés périssaient, parce que l’esprit de l’armée, c’est le sacrifice. Nous, chrétien, nous oserions prendre sur notre conscience la responsabilité du mot audacieux, échappé à un des plus éloquents penseurs que le Catholicisme contemporain ait produits : « L’armée est à la France ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ est à la sainte Trinité, car, de même que le sang de Jésus-Christ est dans le pain de l’Eucharistie, dans le pain que mange la France il y a du sang de l’armée ! »



  1. Chaix.