Page:Barbey d’Aurevilly - À côté de la grande histoire, 1906.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’Église romaine a mis Grégoire au rang des saints ; partout l’idée de sa sainteté prévalut dans le peuple après sa mort. Les plus vénérés, les plus purs, avaient été de son parti. On lui attribuait beaucoup de miracles. On croyait qu’il s’en opérerait encore sur son tombeau. Il y avait en Grégoire plus d’un côté qui devait frapper les imaginations. Comme Jésus, il était fils d’un charpentier ; comme son maître, il avait vidé son calice d’amertumes. Il avait eu aussi sa passion ; l’exil avait été son calvaire et sa croix. Cette conformité d’origine, ces ressemblances avec son Dieu, durent parler de même à l’esprit de Grégoire, à l’orgueil de ce puissant mystique, à cette âme de prophète. Il crut d’autant mieux à sa mission.

Dans quelque sens que l’on prenne Grégoire, dans le sens du ciel ou de la terre, il n’est pas possible de le faire descendre. Saint ou politique, grand apôtre ou grand ambitieux, il a été tout par l’esprit, et il faut, de toute façon, qu’on le tienne au premier rang des hommes. »

V

Solennelles et imposantes paroles ! À cela près de deux ou trois places où le scepticisme a fait tourner