Page:Barbey d’Aurevilly - L’Amour impossible, La Bague d’Annibal, Lemerre.djvu/238

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XLV


Mais le monde est un vieil aveugle qui prétend voir, et qui prend, avec un sang-froid imperturbable, perpétuellement le noir pour le blanc. Le monde, c’est Brid’oison en personne, — un conseiller aussi, comme M. Baudouin d’Artinel, — appliquant à tort ou à travers les règles d’une jurisprudence homicide. Le monde, c’est l’imbécillité multipliée par elle-même et élevée à sa plus haute puissance. Car il n’y a que les idiots qui ne sentent rien défaillir dans leurs entrailles quand ils égorgent, et le monde égorge si souvent !