disparaître, et dont ils sont les derniers débris ou les dernières épaves… Les Derniers Abbés et les Derniers Marquis, sous la plume républicaine de Mme Louise Colet, s’ils n’étaient pas vrais — et ils ne pouvaient pas l’être, — pouvaient, du moins, être formidables. Je m’attendais à de magnifiques calomnies. Les Derniers Marquis et les Derniers Abbés étaient, nobles et prêtres, ce qui avait repoussé de l’herbe empoisonnée qu’avait fauchée la guillotine. C’était ce qui repointait encore de ces herbes exécrées qui cependant doivent disparaître, si l’Évangile de la République démocratique et sociale est une vérité… En disant les derniers, on affirmait d’avance qu’il n’y en aurait plus et on les tuait dans le ventre de l’avenir, car c’est une manière de tuer les gens que dire hautement qu’ils sont morts… C’était donc le coup définitif de la guillotine… Malheureusement ce gratte-papier mollasse d’une plume de femme, n’avait pas l’affilé du couperet qui avait mordu dans l’herbe humaine, haute et drue, et cette plume ne pouvait que gratter la place où repoussait ce chiendent maudit ! On le savait bien, on croyait le savoir. Mais ce qu’on ne savait point, c’est que cette plume ne gratterait pas cette place ; c’est que madame Colet n’avait pas d’ongles pour la gratter ; c’est qu’elle resterait impuissante devant ces quelques brins d’herbe obstinés à reparaître ; et que ces titres à faire trembler pour ce qu’ils contiennent — les Derniers Abbés et les Derniers Marquis ne devaient être que deux impostures et deux bêtises, faites par le dernier des bas-bleus.
Et ce n’est pas trop dire, dans sa brutalité : bêtises… On est, en effet, le dernier des bas-bleus, quand on a écrit ces deux livres… Parmi les bas-bleus qui pullulent, il en est de si piètres qu’ils ne méritent pas même ce nom de bas-bleu, qui monte trop haut, il faut les appeler des « chaussettes. » Mme Colet n’est qu’une chaussette dans ses Derniers Marquis et ses Derniers Abbés. La niaiserie désarmée des Derniers Marquis est au-dessous