Page:Barbey d’Aurevilly - Les Bas-bleus, 1878.djvu/366

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les douleurs qui la broyaient, des lèvres pâles de la Visionnaire sous la pieuse plume de Brentano !

On n’analyse point les soupirs, les cris, les oracles des Sibylles et des Prophètes, et la sœur Emmerich fut de cette race mystérieuse d’esprits. Qu’on en pense ce qu’on voudra lorsqu’on l’aura lue ! Mais elle a cela de commun avec son divin Maître, qu’elle a tant aimé et qui serait plus incompréhensible s’il était homme qu’il ne l’est certainement étant Dieu, — c’est que si, elle, l’extatique de Dulhmen, fut visitée de Dieu et éclairée d’en haut, elle est bien moins étonnante, bien moins phénoménale que si elle n’est qu’une vile maladie humaine, — une lèpre, — un pian, — un tétanos !