vont à rien moins qu’à la destruction intégrale de nos dogmes et à la ruine de l’Église romaine : aussi nul d’entre eux n’y a-t-il manqué. Même les voltairiens, trop spirituels pour lire d’autres romans que Candide et La Princesse de Babilone, ont parlé avec faveur de celui-ci dans le plus célèbre de leurs journaux. Ils ne l’ont pas discuté, il est vrai. Ils ne lui ont témoigné prudemment que ce genre de respect qui ne touche pas aux choses qu’on respecte, mais ils l’ont traité avec la haute considération de tous les mandarins entre eux ! Quoique eux surtout, les voltairiens, n’aient de goût pour aucune espèce d’Apocalypse, — pas plus pour celle de M. Jean Reynaud que pour celle de l’autre Jean, — quoique rien ne ressemble moins au verre d’eau de leur style que le limon visqueux du style de M. Jean Reynaud, ils n’ont pas moins apprécié les trois grandes puissances sur la tête humaine qui se trouvent dans ce livre de Terre et Ciel, et qui en protègent actuellement la fortune, à savoir : l’appareil des mots scientifiques pour cacher le vide de la pensée, l’effronterie gratuite de l’hypothèse et la majesté de l’ennui !
Certes ! dans un autre temps et pour un autre livre, ils auraient souri de ces trois puissances qui correspondent à des faiblesses. Ils auraient accompagné du petit fifre de leur ironie ordinaire cette lourde théorie astronomique et cosmologique qui n’est ni de la science, ni de l’invention. Mais à une époque où le Rationalisme souffre tant des blessures qu’il se fait à lui-même et où l’enseignement de l’Église commence de reprendre dans les esprits éminents l’empire qu’il avait perdu au dix-huitième siècle, ils se sont dit probablement