Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/116

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que l’Église, établie de Dieu et constituée à grand renfort de Saints, de grands hommes et de siècles, doit, pour sa plus grande gloire, revenir à l’Église primitive, qui n’était pas constituée, et à la pauvreté des premiers temps. Raisonnement aussi bête que celui-là qui exigerait que l’enfant devenu homme rentrât dans le ventre de sa mère… et pourtant raisonnement toujours d’un effet certain sur les bourgeois, et même sur des bourgeois qui se croient chrétiens ! C’est cette idée-là que Hugo roule dans son poème, au milieu de beaucoup d’autres, aussi bourgeoises, sur les Papes, les Rois, les richesses de l’Église, l’Infaillibilité. Mais c’est cette idée, entre toutes, qui fait la portée de son poème, et c’est cette magnifique stupidité qui l’emporte, en force et en influence, sur son talent.

X

D’ailleurs (il faut bien y arriver enfin ! ), le talent, ici, n’est pas si grand. S’il a été jamais un soleil, Hugo est dans ce livre un soleil qui se couche, et ses idées bourgeoises contre l’Église et la Papauté le coiffent du bonnet de coton de ceux qui se couchent et qui