Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/198

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ne vit que les côtés mauvais du paysan dans ses Paysans.

Balzac, il est vrai, était chrétien, et il n’oubliait pas qu’il le fût. Balzac blâmait, avertissait. Il était moraliste tout en faisant sa peinture. M. Richepin ne fait que la sienne. Balzac disait, dans ses Paysans, au législateur et à la société menacée, pour qu’ils y prissent garde : Voilà le « Robespierre à mille têtes ! » Et l’horreur qu’il en donnait était salutaire et pouvait être féconde. M. Richepin ne donne pas cette saine horreur. Il n’offre pas, comme Persée, aux yeux, qu’elle épouvante, la tête coupée de la Méduse… On dirait qu’il est amoureux de son effroyable beauté et qu’il en caresse les serpents.

V

Quand, après la Chanson des Gueux, M. Jean Richepin publia son volume des Blasphèmes, on put voir clairement pourquoi il avait oublié le Christianisme et ses influences sur ces pauvres dont il écrivait l’histoire. C’est que M. Jean Richepin, bien loin d’être un chrétien, était un athée, et un athée qui s’en vantait avec emphase. On aurait pu dire de son livre ce qu’on