Page:Barbey d’Aurevilly - Les Poètes, 1889.djvu/278

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Cette comédie s’appelait Monsieur Orgon, et c’était Pommier qui devait y faire claquer le fouet du vers… C’est le classique encore, qui, dès sa jeunesse, avait, comme en se jouant, remporté plusieurs prix à l’Académie. Mais le romantique, qui n’a jamais défailli en Pommier, les eût bientôt méprisés. Certes ! Amédée Pommier, ce redoutable classique, bâti par l’instinct et l’étude pour tous les travaux d’Académie, aurait pu aisément, s’il l’avait voulu, se constituer, comme La Harpe, une rente perpétuelle de ces prix, qu’il eût relevés par son talent de l’abaissement dans lequel ils sont depuis longtemps tombés ; car ils sont tombés jusque dans des jupes ! ! Mais l’Académie était devenue promptement pour lui un anachronisme d’institution, sans signification et sans portée, et ce n’est pas lui qui eût jamais, comme, hélas I bien d’autres, eten particulier ce Hugo, qu’il appelait « son empereur », amené bassement le pavillon romantique devant l’Académie, cette carcasse pourrie de vaisseau vide. Je l’ai dit, il s’appelait : « la vieille garde », et il ne mentait pas. Et il est mort sans s’être plus rendu qu’elle !