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M. OCTAVE FEUILLET

une époque de transition où il n’y a ni religion ni philosophie.

Son Jeune homme pauvre a charmé les femmes qui ne craignent point de se rougir le nez en pleurant aux vaudevilles à sentiment de M. Scribe, car voilà le vrai public de M. Feuillet ! Les âmes de modistes lui appartiennent. Son talent leur rappelle les gravures de leurs petits journaux. Moral et mondain tout à la fois, M. Feuillet s’est cru de force, en ces derniers temps, à faire un roman religieux, et il a écrit Sibylle, cette impertinence de protecteur contre le catholicisme, dans lequel roman on voit une jeune fille, inspirée et poétique comme on peut en voir chez M. Feuillet, qui ne fait pas de Corinnes, mais des Corinettes, endoctriner son curé, et brouiller toutes les notions du catéchisme, qu’elle ne sait pas, ni M. Feuillet non plus. Le fond de tout cela, le vrai fond,