Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/184

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Nous lui connaissons un autre visage. Il peut lui ressembler en bien des points, et j’ai souvent constaté cette ressemblance, mais enfin il diffère par d’autres traits. Par exemple, il a du Sterne aussi dans la physionomie. Si donc, étant ce qu’il est et ce qu’il a toujours été, il est devenu un Diderot, dans le livre où Diderot est le plus lui-même, c’est par un procédé dans lequel l’imitation entre pour beaucoup, je ne le nie pas, mais où elle n’est certainement pas seule. Et que dis-je ? S’il n’y avait qu’un procédé, il y aurait une réussite moins complète, car il y a quelque chose de grossier, de physique et presque de mécanique dans tout procédé. Il faut évidemment qu’il y ait ici l’exercice d’une faculté excessivement rare, et devant laquelle une Critique, un peu profonde, est obligée de s’arrêter.


III

Et, du reste, cette faculté n’est pas d’hier en M. Jules Janin. Pour moi, je me défierais toujours un peu d’une faculté qui ne se serait pas révélée déjà dans l’ensemble de l’esprit d’un homme et qui y pousserait tout à coup. Je crois qu’elle ne pousserait que dans l’esprit de ceux qui ne l’auraient pas remarquée… Je puis croire à Ninon. C’est de l’histoire. Mais je ne crois pas au phénix. C’est de la mythologie. Cette faculté que je tiens à signaler aujourd’hui, cette faculté qui vient de se produire en cette Fin d’un Monde et du Neveu de Rameau avec un si incroyable