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Page:Barbey d’Aurevilly - Les Romanciers, 1865.djvu/386

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anglaise n’est jamais que la littérature de l’orgueil. Le Satan de Milton ne se repent point, ni Lovelace non plus, ni les héros de Byron, ni personne ; mais Livingstone, lui, a la beauté morale suprême, la beauté de l’humilité et du repentir. Rien de plus saisissant que cela, après une pareille histoire.

Mais qu’on ne s’y trompe pas ! nous signalons bien moins l’effet esthétique d’un tel dénoûment que la promesse qu’il nous fait implicitement pour l’avenir, — que la révélation ici entreperçue, non pas d’un grand romancier de plus dans le pays des Richardson, des Walter Scott et des Fielding, mais d’un grand romancier chrétien dans un pays littérairement hébraïque, et dont les Indiens cités par M. Michelet disent avec leur sagacité ignorante et sauvage : « Les Anglais sont les juifs de Londres qui ont fait crucifier Jésus-Christ, lequel était Français. »